P. Jean de Courtaulin à Mgr Lambert de la Motte.
AMEP, volume 734, page 121.Cela étant en cet état, je fus obligé d’aller chez Bà Khí où je trouvai cinq vierges, que Dieu par une providence aussi admirable qu’amoureuse avait séparées de l’autre couvent pour les conserver dans l’innocence ; car en vérité, en comparaison des autres, c’étaient les cinq vierges sages qui avaient leurs lampes bien garnies; la sœur de Joachim qui est à Siam en est une, et une vraie héroïne en ferveur ; une jeune veuve qui depuis dix ans donne des exemples d’une vertu extraordinaire, se joindra à elles vers Pâques, si elle continue comme elle a commencé. Les pénitences, les jeûnes et la pureté sont admirables parmi ces âmes; elles m’ont enlevé une autre ceinture de fer; auparavant elles se donnaient la discipline jusqu’à trois fois en une nuit; elles jeûnaient trois jours par semaine; elles n’ont point de supérieure, mais la charité et l’union entre elles y suppléent. Après avoir remédié à quelques petits défauts de peu de considération, je les ai laissées dans l’espérance que Dieu en fera des âmes d’élite, et me suis bien gardé de les exhorter à revenir au grand couvent.
Je leur ai défendu de sortir sans l’expresse permission de Ba Khi qui est une sainte femme et les assiste pour le temporel. Étant retourné voir les filles du grand couvent, la supérieure me réitéra ses instances de quitter la maison. II faut qu’on la méprise beaucoup pour l’obliger à me faire ces instances, vu les défenses que je lui en avais faites. J’étais moralement certain que la plupart des filles lui obéissaient sincèrement; aussi je la pressai de me découvrir en particulier celle qui causait ce désordre; mais ni d’elle ni des autres je ne pus rien obtenir.Je les traitai très rudement et dis à la supérieure que tout aussitôt après la messe elle pliât bagages. Voilà les filles sont en alarme et les méchantes qui font semblant d’en être plus fâchées que les autres. La messe étant achevée, j’entre dans le couvent avec un visage sévère. Je me fais rendre les lettres de supériorité que Votre Grandeur lui avait (p. 122) données
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